5 mars 2008

Marchés B2B, business modèles

En écho au billet de J.-M. Salaün sur les résultats 2007 de Reed-Elsevier, je souhaitais faire un parallèle avec la copie de Wolters Kluwer (WK) et mettre en exergue la dynamique des groupes qui ont intégré depuis quelques années la dimension numérique dans leur stratégie de développement.

Editeur de plusieurs centaines d’ouvrages et périodiques à destination des professionnels, WK se définit aujourd’hui comme un leader des solutions d'information pour les professionnels. Tout comme Reed–Elsevier, le groupe opère depuis quelques années un glissement de son activité. En complément du support papier, WK propose une vaste gamme de progiciels de gestion (ERP) et autres solutions en ligne accessibles via des portails ou des webservices. En 2007, les revenus tirés de ces activités en ligne ont progressé de 9% et représentent dès lors la moitié du chiffre d'affaire du groupe. Une grande partie de l’activité étant effectuée outre-atlantique, la faiblesse de l’USD a impacté sur la croissance du chiffre d'affaire qui s'établit à 1%. Ceci est contrasté par une progression de 25% du résultat d’exploitation (+1% de CA et +25% de résultat!!). L’EBITA en croissance de 20% réplique une hausse de 17% en 2006. La baisse des coûts structurels pour un montant de 161 millions d’euros (128 millions en 2006) est en grande partie imputable aux efforts de restructuration consentis par le groupe mais il y a fort à croire que l’optimisation de l’informatique éditoriale ainsi que les économies liées à la substitution des activités online au papier (fabrication, impression, acheminement) contribuent déjà amplement (et d'autant plus dans les années à venir) à une plus juste gestion des opérations.

Certes le modèle économique des marchés B2B ne subit pas les mêmes contraintes que l'édition tous publics (clients captifs, faible élasticité-prix qui donne moins d’importance au phénomène de gratuité particulièrement prégnant sur la toile). Mais ces exemples montrent que le numérique permet à l'éditeur de se recentrer sur son cœur de métier en se basant sur les compétences distinctives de la maison d'édition et en proposant des offres en phases avec les différentes pratiques et besoins des lecteurs. Les éditeurs traditionnels doivent s'inspirer de ces modèles. Car si le numérique peut offrir des relais de croissance, il s'avère également être un levier puissant pour poursuivre la nécessaire rationalisation du processus de production.

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